Au service de la France et des Français !
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Émile H. Malet
Le spectacle offert par la politique française depuis une certaine dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024 est à maints égards dramatique. La politique tangue en phagocytant des premiers ministres réduits à l’immobilisme et l’impuissance par une majorité négative agglomérant des partis aux extrêmes de l’échiquier politique – RN et LFI. Plutôt que d’avancer des projets d’avenir, c’est une avalanche de lignes rouges qui viennent corseter une classe politique qui joue une commedia dell’arte des plus nuisibles. Quant au Président de la République, il semble ne plus comprendre la dramaturgie d’une société française inquiète et qui feint l’indifférence tant elle se sent médiocrement représentée, mal administrée et soumise à des vents mauvais qui pourraient ébranler notre tissu social et notre cohésion nationale.
Certes, il y a des motifs d’espérer avec les incontestables réussites que sont l’organisation des Jeux olympiques à Paris et la grandiose et émouvante réouverture de Notre-Dame de Paris. Paris, notre capitale est un beau musée qui continue à attirer des touristes du monde entier et c’est justice tant la ville-lumières demeure un phare de civilisation. Mais à côté de cette exception culturelle, la France est en train de sombrer devant l’amoncellement des problèmes tant à l’intérieur de l’hexagone qu’à l’échelle du monde où nous paraissons hors-sol.
Énième premier ministre, François Bayrou s’est imposé face à un monarque affaibli avec au menu gouvernemental des priorités urgentissimes qui ont nom :
- Le redressement des comptes publics et de notre piteuse situation financière qui risque de nous placer à moyen terme sous contrôle du FMI, de la BCE et des fonds souverains rapaces.
- Nous n’avons ni politique d’immigration conséquente et pas plus d’intégration au regard des violences et de l’insécurité culturelle.
- Notre panne de croissance est corrélative d’une absurde désindustrialisation engagée depuis deux décennies et qui plombe tout redressement économique. À ce niveau, l’arbre qui cache la fôret est la bonne situation des grosses entreprises du CAC40.
- Le pouvoir d’achat des classes moyennes s’est considérablement affaibli et doit être revu à la hausse.
Ces priorités s’imposent à tout nouveau gouvernement, mais comment les satisfaire faute de réformes structurelles d’envergure pour enrayer à la fois une spirale de déclin socio-économique et de poujadisme populiste mélenchoniste qui met à mal les ressorts républicains de la France ? Nous en sommes là, et après le courageux Michel Barnier tombé sur le front de la lâcheté des extrêmes, c’est autour de François Bayrou d’affronter la quadrature du cercle politique avec les nœuds de vipères politiques qui guettent le moment propice à l’effondrement et au chaos. De cette situation abracadabrante, le président de la République ne saurait s’exonérer tant il a contribué par ses changements de cap et ses propositions hasardeuses à faire de la France le canard boiteux au sein de l’Union européenne. Ce n’est pas en ânonnant sans cesse que la France jouit d’une influence capitale sur le cours des événements mondiaux que l’illusion prendra force de réalité. Surtout face aux conflits mondiaux, de l’Ukraine au Proche Orient, où la France fait figure de spectatrice bruyante, nonobstant les gesticulations de sa diplomatie. Plus modestement, concentrons-nous à ramener la cohésion sociale en Nouvelle-Calédonie et à réparer les méfaits dramatiques de l’ouragan cyclonique qui s’est abattu sur l’île de Mayotte, un département français… Et aussi bonne chance à François Bayrou, le nouveau pompier gouvernemental d’une France corsetée par les « lignes rouges » des partis. Toutefois, le leader centriste a déjà réussi un tour de force en évitant la censure déposée par les Insoumis en prolongement de son discours de politique générale, puisse son habileté politique faire obstacle à la nouvelle censure que prépare LFI lors de la discussion parlementaire à venir, pour faire aboutir un budget. Ce qui constituerait une « baraka » politique avec l’affranchissement du parti socialiste des oukazes mélenchonistes en éloignant la France du chaos. Sur le plan extérieur, la venue (le retour) de Trump à la présidence des États-Unis oblige de surcroit la France à une vaillance diplomatique coordonnée avec ses partenaires européens pour sauver notre industrie et contribuer à la résolution du conflit en Ukraine. Bref, cette année 2025 est cruciale pour notre avenir, faisons le vœu que les joutes politiques partisanes s’atténuent pour laisser place à plus de quiétude et d’action. Au service de la France et des Français !
Journaliste, directeur de la Revue Passages et de l’Association ADAPes, animateur de l’émission « Ces idées qui gouvernent le monde » sur LCP, président de Le Pont des Idées
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