Le Pont

La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie. – Hannah Arendt

Perspectives méditerranéennes et africaines pour la transition énergétique

Relevant que le changement climatique est un phénomène mondial, les organisateurs du NAPEC ont estimé que la transition énergétique nécessite une coopération internationale et des initiatives bilatérales et multilatérales visant à promouvoir le développement de l’énergie propre et la résilience climatique, selon l’APS , a 11e édition du Salon professionnel international des secteurs de l’énergie et des hydrocarbures à l’échelle méditerranéenne et africaine « NAPEC 2023 » se tiendra du 13 au 15 novembre en cours au Centre des conventions d’Oran et verra la participation du ministère de l’Energie et des mines, du groupe Sonatrach et de ses filiales, d’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), du groupe Sonelgaz ainsi que des grandes firmes énergétiques mondiales dont ENIE, TOTAL ENERGIES, EXXONMOBIL, CHEVRON, PERTAMINA, PTTEP, REPSOL, OCCIDENTAL Petroleum OXY», SEPSA, WINTERSHALL, EQUINOR, DELTA ENERGIE, PETROFAC, BAKER HUGHES, SIEMENS, OILSERV. Cette rencontre sera axée sur la transition énergétique progressive, du rôle des énergies fossiles dans le paysage énergétique futur, y compris les technologies potentielles pour une utilisation plus propre des énergies fossiles et Low Carbon Businesses (CCUS, CCS) et abordera les perspectives des NOCs, IOCs et fournisseurs de technologie dans la transition énergétique, les stratégies et solutions de décarbonation pour l’industrie énergétique (Low Carbon business), l’hydrogène comme vecteur clé de la transition et l’efficacité énergétique dans l’industrie pour réduire la consommation d’énergie une priorité pour un avenir plus durable.

 

1.-Réchauffement climatique et transition énergétique au niveau mondial

En prévision de la prochaine étape qui aura lieu à Dubaï en décembre lors de la 28e conférence des parties de la convention des Nations unies sur les changements climatiques (COP28), malgré quelques sur le mode de financement et celle des Comores qui assure la présidence tournante de l’Union africaine pour qui le rôle des océans et de l’économie bleue doit figurer dans le texte , l’objectif étant de faire du continent Afrique une puissance émergente en matière d’énergies renouvelables et d’appeler à une aide financière internationale pour révéler son potentiel. C’est que depuis plus d’une décennie et surtout en 2023, tous les continents connaissent d’une part sécheresse et incendies, d’autre part intempéries avec des pluies diluviennes qui emportent les terres arables. Des mécanismes contre le réchauffement climatique doivent être pris au niveau mondial afin d’éviter notamment les effets négatifs au niveau de la région méditerranéenne et africaine et d’une manière générale n’épargnera aucune contrée dans le monde. Cette contribution présente est une synthèse des grands axes des interventions sur un sujet qui engage la sécurité du monde (voir notre intervention en présence d’experts internationaux à la télévision de l’Assemblée française LCP, « ces idées qui gouvernent le monde » qui a été diffusé le 24 octobre 2022 à 22h30 disponible et notre intervention également nt à la télévision algérienne Alg24 New’s ). La lutte contre le réchauffement climatique s’engage la sécurité du monde où les rapports de l’ONU prévoient une sécheresse et des inondations sans pareille entre 2025/2030, notamment au Maghreb et en Afrique avec d’importants flux migratoires surtout interne au sein de cet espace et externe où la pénurie d’eau sera un enjeu sécuritaire. Fondamentalement, si nous échouons à passer à un monde à faible émission de carbone, c’est l’intégrité globale de l’économie mondiale qui sera menacée, car le climat mondial est un vaste système interconnecté. Le monde connaît des perturbations climatiques extrêmes : intensification des précipitations (fortes pluies et grêle) augmentation des cyclones tropicaux violents, augmentation des périodes d’aridité et de sécheresse. recul de la glace de la mer Arctique et de la couverture neigeuse. La biodiversité est frappée et mutilée avec des morts et blessés humains et espèces animales et ces derniers temps avec des brasiers d’une violence inouïe à l’ensemble du bassin méditerranéen, en Asie et en Afrique, au Moyen-Orient et autour des contrées du Pacifique. Afin de ne pas renouveler les drames passées et récents , pour se prémunir de ces catastrophes naturelles sans préjuger des actes humains malsains, nécessitant une nouvelle culture pour protéger notre environnement les gouvernants doivent d’ores déjà mettre en place des actions opérationnelles Selon la Banque Mondiale, l’Afrique n’est responsable que de 3,8% des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde et pourtant, les pays africains subissent de plein fouet les effets dévastateurs de sécheresse et d’inondations de plus en plus sévères avec des conséquences dramatiques sur les pertes humaines, sur l’agriculture et son soubassement l’eau douce. Depuis 1850, notre planète s’est réchauffée en moyenne de 1,1°C et selon le rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), le réchauffement planétaire en cours pourrait atteindre 1,5°C à 4,4°C d’ici 2100. Les experts du Giec indiquent que le réchauffement climatique devrait être contenu à +1,5°C au maximum d’ici 2100 pour éviter que notre climat ne s’emballe. Cette limitation sera hors de portée à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2050. La lutte contre le réchauffement climatique est donc une question de sécurité mondiale car si l’Afrique, l’Asie dont la Chine et l’Inde plus de 4 milliards d’habitants sur les 8 milliards d’habitants que compte notre planète depuis janvier 2023, avaient le même modèle de consommation énergétique que l’Europe et les USA, moins d’un milliard d’habitants pour un PIB mondial dépassant les 40%, en 2022, il faudrait, selon les experts trois à quatre fois la planète terre. Le monde connaît un bouleversement inégal depuis des siècles, d’un côté pluies diluvien, inondations de l’autre côté, sécheresse et incendies. Pour réduire les coûts, impossible à supporter par un seul Etat.

Il s’agira d’accélérer la coopération internationale et la transition énergétique et de revoir le modèle de consommation tant alimentaire (produits consommation moins d’eau) qu’énergétique, l’impact du réchauffement climatique ayant sept impacts qui devraient influer sur les politiques socio-économiques. Premièrement, pour la hausse du niveau des mers, le constat est la hausse moyenne des températures qui provoque une fonte des glaces continentales (glaciers, icebergs, etc.). Le volume de glace fondue vient s’ajouter à celui de l’océan, ce qui entraîne une élévation du niveau des mers. Près de 30 % de cette élévation est due à la dilatation causée par l’augmentation de la température de l’eau. Le taux moyen d’élévation du niveau marin s’accélère, était de près d’1,3 mm par an entre 1901 et 1971, d’environ d’1,9 mm par an entre 1971 et 2006, et il atteint près de 3,7 mm par an entre 2006 et 2020, le GIEC estimant que le niveau des mers pourrait augmenter de 1,1 m d’ici 2100. Comme impact, les zones côtières seront confrontées à des inondations dans les zones de faible altitude plus fréquentes et plus violentes et à l’augmentation de l’érosion du littoral. Deuxièmement, la modification des océans qui absorbent naturellement du gaz carbonique, en excès dans les océans, acidifie le milieu sous-marin, ce qui provoque la disparition de certaines espèces, notamment des végétaux et des animaux tels que les huîtres ou les coraux. En plus de son acidification, la modification des océans entraîne une baisse de sa teneur en oxygène, réchauffement et augmentation de la fréquence des vagues de chaleur, affectant les écosystèmes marins et les populations qui en dépendent. Troisièmement, l’amplification des phénomènes météorologiques extrêmes provoque l’évaporation de l’eau, ce qui modifie le régime des pluies plus intenses, avec les inondations qui les accompagnent dans certaines régions, et des sécheresses plus intenses et plus fréquentes dans de nombreuses autres régions. En effet, lors de pluies violentes, les sols ne peuvent pas fixer l’eau, s’écoulant alors directement vers les cours d’eau plutôt que de s’infiltrer, les nappes d’eaux souterraines ne pouvant se reconstituer. Le réchauffement planétaire entraîne le dérèglement des saisons et le déplacement des masses d’air qui pourraient, à long terme, accroître le nombre d’événements climatiques extrêmes : tempêtes, ouragans, cyclones, inondations, vagues de chaleur, sécheresses, incendies. Quatrièmement, le réchauffement climatique est une menace sur les plantes et les animaux, car les cycles de croissance des végétaux sauvages et cultivés sont modifiés : gelées tardives, fruits précoces, chute des feuilles tardives, etc. Beaucoup d’espèces ne supporteront pas les nouvelles conditions climatiques et l’agriculture devra s’adapter en choisissant des espèces précoces. Les comportements de nombreuses espèces animales sont perturbés et devront migrer ou s’adapter sous la menace d’extinction. Cinquièmement, l’impact du réchauffement climatique bouleverse les conditions de vie humaine. Certains de ces effets sont irréversibles où selon le rapport du Giec, environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des habitats très vulnérables au changement climatique. Si le niveau des mers augmente d’1,1 m d’ici 2100, près de 100 millions de personnes seront contraintes de changer de lieu d’habitation, et certaines terres côtières ne seront plus cultivables et en plus, le changement climatique accroît les risques sanitaires : vagues de chaleur, cyclones, inondations, sécheresses, propagation facilitée de maladies. Sixièmement, les dérèglements climatiques perturbent la distribution des ressources naturelles, leur quantité et leur qualité. De plus, les rendements agricoles et des activités de pêche sont impactés. Les rendements agricoles pourraient baisser d’environ 2 % tous les 10 ans tout au long du XXIe siècle, avec des fluctuations chaque année. Septièmement, les impacts sur les coûts. Ainsi, l’AIE les engagements gouvernementaux actuels ne permettraient d’atteindre que 20% des réductions d’émissions d’ici 2030 et devant investir chaque année jusqu’à 4000 milliards de dollars /an au cours de la prochaine décennie, en dirigeant la majorité de ces investissements vers les économies en voie développement, et vers des investissements vers les véhicules électriques, l’hydrogène, le captage / stockage du carbone et biocarburants, et sur l’efficacité énergétique en premier lieu dans le transport de l’énergie, le BTPH, l’industrie sans compter les coûts dans, la santé, l’agriculture et les loisirs avec un nouveau mode du tourisme, nécessitant la réforme du système financier mondial du fait que les obligations vertes représentent en 2021 seulement 2% de la valeur du marché obligataire mondial. Sans changement de trajectoire, les prévisions du Nges, qui s’appuient sur la simple mise en place des politiques actuelles, envisagent une perte de production équivalant à environ 5 % du PIB mondial d’ici 2050, et jusqu’à 13 % d’ici 2100.

 

  1. Les six axes de la politique énergétique de l’Algérie 2024/2030/2035

Premier axe, améliorer l’efficacité énergétique par une nouvelle politique des prix occasionnant un gaspillage des ressources renvoyant au dossier que j’ai dirigé sur le dossier carburant , avec le bureau d’études américain Ernest Young et avec les cadres du Ministère de l’Energie et de Sonatrach que j’ai présenté personnellement à la commission économique de l’APN en 2008, renvoyant à une nouvelle politique des prix ( prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international occasionnant un gaspille des ressources qui sont gelées transitoirement pour des raisons sociales. C’est la plus grande réserve pour l’Algérie, ce qui implique une révision des politiques de l’habitat, du transport et une sensibilisation de la population. L’on doit durant une période transitoire ne pas pénaliser les couches les plus défavorisées. A cet effet, une réflexion doit être engagée pour la création d’une chambre nationale de compensation, que toute subvention devra avoir l’aval du parlement pour plus de transparence. Une chambre devant réaliser un système de péréquation, tant interrégionale que socioprofessionnelle, segmentant les activités afin d’encourager les secteurs structurants et tenant compte du revenu par couches sociales, donc une nouvelle politique salariale. Deuxième axe, ne devant pas être utopique, continuer à investir dans l’amont afin d’éviter le déclin de la production, supposant pour attirer les investisseurs étrangers, étant dans un système concurrentiel mondial. L’augmentation des volumes de gaz à l’exportation, en coopération avec des entreprises étrangères et en exploitant de nouveaux champs gaziers. Une des voies pour augmenter les exportations consiste à réduire davantage les émissions de méthane et le torchage, ce qui rendrait plus de gaz disponible pour le commerce. Plusieurs projets qui doivent approvisionner l’Europe permettront de développer les exportations du gaz par canalisation : le projet du gazoduc trans-saharien NIGAL, d’une longueur de 4 128 kilomètres (qui suppose la résolution du conflit au Niger) et d’une capacité annuelle de trente milliards de mètres cubes ; le projet de Galsi, via la Sardaigne et la Corse, gelé depuis 2012 et qui annonçait alors une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux pour un investissement de 3 milliards de dollars cout de 2012, devant être relié à la Corse (cf. conférence du Pr A.Mebtoul à la CCI de Corse et son déplacement en Sardaigne pour défendre ce projet). Selon les données de l’Opep, le gazoduc Medgaz reliant l’Algérie à l’Espagne a connu une augmentation de l’ordre de 2 milliards de m3 en 2022, en passant de 8 milliards de m3 à 10 milliards m3, tandis que les quantités de gaz acheminées vers l’Italie, via le Transmed, ont atteint 23,5 milliards de m3 contre 21,5 milliards m3 en 2021. La révision de la loi des hydrocarbures a pour souci l’adaptation à une conjoncture mouvante, notamment en volet fiscal, pour de nouvelles découvertes. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du coût, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables. Mais l’Algérie pour avoir une valeur ajoutée importante doit s’orienter vers la transformation de son pétrole et du gaz naturel, mais dans le cadre d’un partenariat gagnant- gagnant, la pétrochimie à l’instar d’autres filières, les circuits de commercialisation étant contrôlés par quelques firmes multinationales. Troisième axe, développer les énergies renouvelables combinant le thermique et le photovoltaïque avec pour objectif d’ici 2030, produire, 30 à 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables où selon des études de l’Université des Sciences et Technologies d’Alger (USTHB), le potentiel photovoltaïque de l’Algérie est estimé à près de 2,6 millions de térawatt heures (TW/h) par an, soit 107 fois la consommation mondiale d’électricité et en énergie éolienne, l’Algérie bénéficie aussi d’un potentiel énergétique important, estimé à près de 12 000 térawatts/heure (TWh) par an. Cette même étude estime qu’avec un taux moyen de consommation de 260 m3 /MWh, le potentiel algérien en énergies renouvelables serait équivalent à une réserve annuelle renouvelable de gaz naturel de l’ordre de 700 000 Milliards de m3. Avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. Aussi, le défi algérien est-il d’avoir le budget et les technologies nécessaires pour, d’abord, financer la fabrication de panneaux solaires et, ensuite, subventionner, du moins en partie, leur installation à grande échelle. Car les panneaux solaires ne sont pas disponibles sur le marché, et quand bien même ils le seraient, il est quasi impossible pour un particulier d’assumer les charges d’une installation solaire. Le retard dans l’exploitation de l’énergie solaire est indéniable Adopté en février 2011 par le Conseil des ministres, le programme national des énergies renouvelables algérien prévoit une introduction progressive des sources alternatives, notamment le solaire avec ses deux branches (thermique et photovoltaïque), dans la production d’électricité sur les 20 prochaines années Dans cette perspective, la production d’électricité à partir des différentes sources d’énergies renouvelables dont l’Algérie compte développer serait de 22.000 mégawatts à l’horizon 2030, soit 40% de la production globale d’électricité. Sur les 22.000 MW programmés pour les deux prochaines décennies, l’Algérie ambitionne d’exporter 10.000 MW, alors que les 12.000 MW restants seraient destinés pour couvrir la demande nationale. Une fois réalisé, ce programme permettra d’économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années. Plusieurs centrales solaires dont la part du solaire sont programmées juste pour les neuf prochaines années, ce qui permettra de lever progressivement la contribution des énergies renouvelables dans la satisfaction des besoins internes en électricité. Outre une nouvelle politique des prix, Sonatrach/Sonelgaz ne pouvant assurer à elle seule cet important investissement, (environ 100 milliards de dollars entre 2023/2030/2035), il y a lieu de mettre en place une industrie nationale dans le cadre d’un partenariat public-privé national/international, supposant d’importantes compétences. Celle-ci doit comprendre tous les éléments de la chaîne de valeur renouvelable, dont l’ingénierie, l’équipement et la construction afin d’accroître le rythme de mise en œuvre, des études sur la connexion de ces sites aux réseaux électriques.

 

Quatrième axe : développer l’hydrogène vert. Un éventuel partenariat UE-Algérie sur l’hydrogène permettrait de développer la production, la consommation et le commerce d’hydrogène renouvelable et de dérivés. L’Algérie se propose, selon le Ministère de l’Energie, d’investir de 20 à 25 milliards de dollars à l’horizon 2040 autour de l’hydrogène renouvelable, divisée en trois grandes phases : le démarrage via des projets pilotes (2023 à 2030), l’expansion et la création de marchés (2030 à 2040) et l’industrialisation et la compétitivité du marché (2040 à 2050). À horizon 2040, l’Algérie prévoit de produire et d’exporter 30 à 40 TWh d’hydrogène gazeux et liquide, avec un mix à la fois composé d’hydrogène bleu, produit à partir de gaz, et d’hydrogène vert fabriqué par électrolyse grâce aux importantes ressources solaires du pays, avec pour objectif de fournir à l’Europe 10 % de ses besoins en hydrogène vert, d’ici à 2040. Cinquième axe, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 pour faire face à une demande d’électricité galopante, où selon le 19 mai 2013 du ministre de l’Energie et des Mines, l’Institut de génie nucléaire, créé récemment, devant former les ingénieurs et les techniciens en partenariat, qui seront chargés de faire fonctionner cette centrale. Les réserves prouvées de l’Algérie en uranium avoisinent les 29 000 tonnes, de quoi faire fonctionner deux centrales nucléaires d’une capacité de 1000 Mégawatts chacune pour une durée de 60 ans, selon les données du Ministère de l’Énergie. La ressource humaine étant la clef à l’instar de la production de toutes les formes d’énergie et afin d’éviter cet exode de cerveaux massif que connaît l’Algérie. Sixième axe, est l’option du pétrole/gaz de schiste horizon 2025/2030, n’oubliant que les USA sont devenus le premier producteur mondial grâce à cette rente avant l’Arabie Saoudite et la Russie, , une étude américaine classe l’Algérie à la troisième position après les Etats-Unis et la Chine, avec une réserve estimée de gaz de 19800 milliards de mètres cubes gazeux dossier que j’ai l’honneur de diriger assit des cadres dirigeants de Sonatrach et d’experts internationaux pour le compte du gouvernement remis en janvier 2015 (sous le titre pétrole/gaz de schiste, opportunités et risques, et transition énergétique 11 volumes 980 pages) . En Algérie, devant éviter des positions tranchées pour ou contre, l’adhésion des populations locales par un dialogue productif est nécessaire, car on ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques au Sud du pays. L’Algérie étant un pays semi-aride, le problème de l’eau étant un enjeu stratégique au niveau méditerranéen et africain, doit être opéré un arbitrage pour la consommation d’eau douce des populations et celle utilisée pour cette production. Selon l’étude réalisée sous ma direction, les nouvelles techniques peu consommatrices d’eau et évitant l’injection de produits chimiques dans les puits devraient être mises au point opérationnelle horizon 2025 car actuellement avec la fracturation hydraulique classique il faudrait environ un milliard de mètres cubes gazeux environ 1 million de mètres cubes d’eau douce, devant tenir compte de la durée courte vie des puits (cinq ans maximum) et devant perforer des centaines de puits pour avoir un milliard de mètres cubes gazeux

 

En conclusion, l’énergie a toujours constitué un puissant facteur de coopération et d’intégration et avec l’eau étant au cœur de la sécurité des Nations. Le monde s’oriente 2020/2030, inéluctablement vers un nouveau modèle de consommation énergétique fondé sur la transition énergétique qui est un choix stratégique politique, social et économique pour assurer la sécurité énergétique du pays qui se fera progressivement et en relations avec tous nos partenaires , la majeure partie de nos exportations et donc de nos recettes en devises (98 % avec les dérivées d’hydrocarbures inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour 65/70%) étant actuellement en direction de l’Europe et le principal investisseur dans ce secteur étant les IUSA . Rappelons qu’une rencontre dans le cadre de la 5e réunion annuelle de haut niveau du dialogue énergétique entre l’Algérie et l’Union européenne, s’est tenue les 4 et 5 octobre 2023 à Bruxelles, co-présidée par le Ministre algérien de l’énergie et la commissaire européenne à l’Énergie avec pour objectif : le développement de la coopération énergétique. Avant la crise en Ukraine, l’Europe dépendait pour environ 55 % de son approvisionnement en gaz de la Russie, qui était également son principal fournisseur en Gaz naturel à travers les canalisations de South Stream (capacité de 63 milliards de mètres cubes gazeux) et le North Stream 1 (capacité de  55 milliards de mètres cubes gazeux), le North Stream 2 (même capacité) qui a été gelé, sous la pression des États-Unis. Durant le premier trimestre 2023, la Norvège devient le premier fournisseur de l’Europe avec 46,1 %, la Russie passe à 17,4 % (la nouvelle stratégie étant de se tourner vers l’Asie, Inde et Chine notamment), l’Algérie à 13,4 % (contre 11/12% précédemment) , le Royaume-Uni 12,9 % et l’Azerbaïdjan 7,2 %.Concernant le GNL (gaz naturel liquéfié), les États-Unis occupent la première place avec 40,2 %, la Russie représente 13,2 %, le Qatar 13,1 %, l’Algérie 6,7 % et la Norvège 6% , les autres pays représentant 20,2% des importations de GNL Selon Kadri Simson, la Commissaire européenne à l’énergie, s’exprimant lors de la deuxième édition du Forum d’affaires Algérie-UE sur l’énergie, les 11 et 12 octobre 2022 à Alger, l’Union européenne (UE) est prête à consolider et à développer davantage un partenariat énergétique avec l’Algérie, celle-ci ayant toujours été un fournisseur important et fiable en Énergie pour l’UE. D’une manière générale, pour terminer, il devient impératif pour les pays développés et pour l’intérêt de l’humanité qu’à une vision strictement marchande se substitue un co-développement pour une richesse partagée. L’enjeu du XXIe siècle est celui d’une véritable politique écologique tenant compte de la protection de l’environnement et du cadre de vie, impliquant une réorientation de la politique agricole, industrielle et énergétique. Le dialogue des civilisations et la tolérance sont des éléments plus que jamais nécessaires à la cohabitation entre les peuples et les nations. Comme j’ai eu à l’affirmer au cours de différentes conférences internationales, le co-développement, les co-localisations, qui ne sauraient se limiter à l’économique, incluant la diversité culturelle, peuvent être le champ de mise en œuvre de toutes les idées innovantes au niveau des espaces méditerranéens et africains L’Algérie, pays à fortes potentialités énergétiques, possède toutes les potentialités pour être un vecteur actif sur la base d’un contrat gagnant/gagnant afin de faire de cet espace un lac de paix et de prospérité partagé.

 

*Professeur des universités, docteur d’Etat 19741-expert international, directeur d’études ministère Énergie et Sonatrach (1974/1979 – 1990/1995 – 2000/2007 – 2013/2015), président de la commission Transition énergétique des 5+5 et Allemagne (2019), membre de plusieurs organisations internationales

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Professeur des universités, expert international

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